Comment utiliser vos comptes de retraite pour remplacer votre revenu du travail

L’une des questions que les conseillers se font toujours poser est « Quelle méthode suivre pour retirer de l’argent à la retraite? » La réponse peut être compliquée, étant donné que les bons épargnants ont souvent su tirer profit des avantages liés au report d’impôt possible pour différents comptes, notamment les comptes de régimes enregistrés d’épargne retraite (REER), les comptes d’épargne libre d’impôt (CELI) et les comptes de placement d’entreprise.

Le présent article, bien que portant essentiellement sur la retraite, ne parle pas du montant dont les Canadiens ont besoin pour prendre leur retraite ni des placements à effectuer annuellement. Nous présentons plutôt un processus permettant d’aider une personne à décider comment retirer de l’argent quand plus aucun revenu du travail régulier ne contribue à sa situation financière. La mise au point d’une approche structurée servant à déterminer comment utiliser votre épargne pour faire face aux dépenses liées au style de vie peut fonctionner pour chacun, peu importe l’âge.

 

Le processus

Lors du départ à la retraite, nous vous recommandons vivement de disposer d’un plan financier détaillé et personnalisé. Ce plan doit présenter les questions financières essentielles, comme celle sur le montant des dépenses que vous pouvez vous permettre à la retraite, et y répondre. Il doit aussi tenir compte de l’ensemble des facteurs et des hypothèses sur lesquels vous vous êtes entendus, votre conseiller et vous. Une fois qu’il est établi, il y a lieu de revoir ce plan régulièrement. Votre plan doit avant tout vous fournir une feuille de route détaillée permettant une surveillance annuelle pour déterminer si vous êtes toujours sur la bonne voie.

 

Chez Mercer, bon nombre de conseillers en gestion privée de patrimoine emploient un programme qui indique combien vous devriez avoir dans vos placements à la fin de chaque année de retraite. Si vous maintenez le cap, nous pouvons discuter d’options possibles pour aider votre famille à s’épanouir, par exemple au moyen de dons à des organismes de bienfaisance ou d’une aide à vos enfants et à vos petits-enfants. Et si vous possédez moins que ce qu’il vous faut pour réaliser vos objectifs, nous pouvons vous recommander des mesures correctives pour revenir sur la bonne voie. Les six mesures qui suivent décrivent le processus que nous suivons pour aider les clients à répondre à ces questions complexes et essentielles.

The processus: les années de travail

Le processus suivi durant vos années de travail, bien que similaire, est l’inverse de celui des dépenses à la retraite sur lequel porte le présent article. Nous ne saurions trop insister sur la nécessité pour les travailleurs canadiens d’établir un plan financier décrivant ce à quoi ils veulent que leur retraite ressemble et le montant qu’ils doivent mettre de côté chaque année pour y parvenir.

Les mesures

 

1. Déterminer le montant qu’il vous faut pour vivre cette année

Ce montant correspond aux dépenses que vous prévoyez conformément à votre plan financier. Souvenez-vous, cependant, que vous ne pouvez pas prévoir chaque événement. Par conséquent, vous devrez déterminer avec votre conseiller quelle somme conviendrait le mieux pour les dépenses imprévues à régler éventuellement.

 

2. Déterminer vos sources de revenus fixes

À votre retraite, vos revenus proviendront de plusieurs sources que vous ne pourrez pas modifier. Il en résultera un revenu imposable de base. Par exemple, les paiements de la pension du Régime de pensions du Canada (RPC) et de la Sécurité de la vieillesse (SV) et les retraits minimaux d’un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) constituent des revenus fixes. Et même si vous pouvez, dans une certaine mesure, décider du moment où vous commencerez à en profiter, leur versement débutera obligatoirement à un certain âge.

 

Le revenu provenant d’un FERR est probablement le type de revenu de retraite le mieux connu. Les Canadiens peuvent reporter le retrait d’argent d’un REER. Toutefois, l’année où ils atteignent l’âge de 71 ans, ils doivent convertir leur REER en FERR et retirer annuellement un pourcentage minimal de ce fonds.

 

En plus des types de retraits mentionnés ci-dessus, d’autres montants, provenant d’un régime de retraite d’entreprise ou individuel, peuvent augmenter le revenu imposable de base d’un retraité.


3. Déterminer mes sources de revenus variables

Les sources de revenus fixes mentionnées (mesure 2) précédemment constituent des sources de revenus évidentes. Cependant, votre plan devra peut-être tenir compte d’autres sources de revenus.

 

Qu’en est-il du revenu de placement généré dans mes comptes d’épargne non enregistrés (CENE) imposables?

 

L’intérêt produit dans ces comptes et les dividendes reçus sont imposables, que vous dépensiez ou réinvestissiez cet argent. Nombre d’investisseurs à long terme réinvestissent automatiquement l’intérêt dans leurs CENE et oublient d’en tenir compte dans leur planification fiscale.

Qu’arrive-t-il si je n’adopte pas une approche globale pour la gestion des comptes et des retraits?

 

Les investisseurs peuvent devoir effectuer une estimation des revenus de placement que généreront leurs CENE. En tout cas, il s’agit d’une donnée cruciale à ne pas négliger. Ne pas inclure cette information dans l’équation peut avoir pour conséquence le retrait par un retraité d’un montant plus élevé de son REER ou de son FERR et, de ce fait, une augmentation du revenu imposable.

 

Choisir de retirer de l’argent d’un compte de placement au lieu d’un compte FERR peut améliorer le résultat après impôt. Rappelez-vous que, dans ce cas, vous ne retirez pas plus d’argent au total, vous ne faites qu’en prélever d’une source différente d’une manière fiscalement plus avantageuse. Vous disposez du même montant globalement dans vos placements; il se trouve simplement dans différents comptes.

 

Bien que cette idée ne soit pas la seule qui existe, nous croyons que les bons épargnants devraient toujours intégrer la planification de leur revenu de retraite à leur planification fiscale générale. La présente mesure permet aux investisseurs d’améliorer leur efficacité sur le plan fiscal et d’aboutir à un meilleur résultat après impôt.

4. Trouver un moyen fiscalement avantageux d’obtenir des fonds supplémentaires si les dépenses sont supérieures aux revenus fixes mentionnés précédemment (mesure 2)

Les deuxième et troisième mesures servent à déterminer les sources de revenus. La quatrième mesure sert à rapprocher ces sources avec les dépenses établies avec la première mesure. Cette quatrième mesure vise prioritairement à trouver le flux de revenu nécessaire le plus avantageux possible sur le plan fiscal.

À titre d’exemple, supposons qu’un retraité ait besoin de 70 000 $ annuellement pour vivre et reçoive les revenus fixes suivants :

 

Dépenses annuelles : 

70 000 $

RPC 

-11 500 $

PSV

-4 500 $

Retrait minimal du FERR 

-30 000 $

Manque :

(24 000 $)

Quelles options sont disponibles pour combler ce manque?

Voici quelques solutions courantes :

 

  • Augmentation des retraits du FERR. Ces retraits sont entièrement imposables et peuvent avoir une incidence sur la pension de la SV.
  • Retrait de revenus de placement de vos CENE. Avec une planification adéquate, cette solution peut constituer une bonne source de revenu, peu importe que le revenu soit généré au moyen d’une société de portefeuille ou d’un compte de négociation individuel.
  • Retrait de capital de vos CENE ou de votre société de portefeuille. Les attributs fiscaux diffèrent pour chaque flux de revenu. Le capital de départ retiré d’un CENE est libre d’impôt. Comme le retrait de capital hors d’une société de portefeuille sert habituellement au versement d’un dividende, ce capital est imposable dans l’année où vous le recevez. Comme mentionné plus haut, une augmentation du revenu peut avoir une incidence sur la pension de la SV.
  • Recours à une marge de crédit. Il est plus logique d’utiliser une marge de crédit (à un taux faible) que d’autres fonds lourdement imposés.
  • Retraits d’un CELI. Les retraits d’un CELI n’occasionnent aucun prélèvement impôt.

The steps: Working-age business owners

This thought process can help working-age business owners as well. For example, successful business owners may have significant savings in holding companies, separate from their active businesses. They can use similar comparative financial planning techniques to withdraw assets to live in a way that maximizes their after-tax assets. Two different scenarios can highlight the benefits of this planning:

 

A. The owner takes a salary from his active company for his lifestyle needs. But at the same time, his holding company pays tax on investment income at a high tax rate. In this scenario, more tax goes to the government (although some of this tax may be refundable in the future).

 

B. Alternatively, an owner in a similar situation can take a smaller salary from her active company and a small dividend from her holding company. In this case, the owner still gets the income she needs, but the overall tax paid to the government is lower since the holding company pays less tax.

Comprendre les taux d’imposition

Taux d’imposition maximum des particuliers (en 2021 en Ontario)

 

  • Revenu régulier, tel que le salaire : 53,53 %
  • Dividendes admissibles, versés principalement par les sociétés canadiennes cotées en bourse : 39,34 % 
  • Dividendes non admissibles, versés principalement par les sociétés canadiennes fermées : 47,74 %
  • Gains en capital, réalisés par la vente d’un actif pour un montant supérieur au prix d’achat : 26,77 %

Remarques sur le taux d’imposition des particuliers et la planification fiscale :

 

  • La consultation d’un conseiller fiscal est recommandée. Les taux peuvent changer dans le futur. Les exemples donnés plus haut ne s’appliquent pas à toutes les situations. De nombreux attributs fiscaux peuvent avoir une incidence sur ces taux.
  • Il peut être avantageux de toucher un certain revenu imposable pendant la retraite, car cela permet d’utiliser des taux d’imposition marginaux plus bas applicables aux revenus plus faibles et de bénéficier de crédits pour les frais médicaux et les dons à des organismes de bienfaisance, et d’autres déductions de base. Tous les conseillers ont leurs propres opinions quant aux niveaux de revenu auxquels, selon eux, les avantages fiscaux ne sont plus aussi intéressants. Cependant, pour nos clients, nous visons un revenu imposable tournant autour de 60 000 $. Encore une fois, chaque personne est différente, et comme d’autres facteurs peuvent entrer en ligne de compte, nous recommandons de demander des conseils personnalisés.

Taux d’imposition maximum des petites entreprises canadiennes (en 2021 en Ontario)

 

  • Revenu d’activité allant jusqu’à 500 000 $ : 12,2 %
  • Revenu d’activité de plus de 500 000 $ : 26,50 %
  • Revenu de placement – taux maximal, qui varie toutefois pour certains types de revenus : 50,17 %

Remarques sur les taux d’imposition des entreprises :

 

  • Intégration : La politique fiscale repose sur le concept d’intégration. La logique veut que le montant d’impôt définitif exigible doive être le même, peu importe qu’il provienne ou non d’une société. Sans intégration fiscale, l’impôt prélevé sur le flux de revenu d’une société serait plus important. Cependant, en raison des nombreux changements fiscaux survenus au fil des années, l’intégration fiscale ne constitue plus une solution parfaite. Il s’agit néanmoins d’un concept essentiel dont vous devriez discuter avec votre comptable ou vos conseillers financiers.
  • Impôt remboursable au titre des dividendes : Certains des montants d’impôt des entreprises sont remboursables en cas de paiement de dividendes aux actionnaires. Un actionnaire doit acquitter un impôt sur tout dividende payé par sa société, laquelle bénéficie d’un remboursement d’impôt. Nous espérons approfondir le sujet dans un article futur. Dans l’intervalle, si vous avez une société, inscrivez ce point à l’ordre du jour de votre prochaine réunion.

 

Comment savoir dans quels comptes retirer de l’argent en premier?

 

Les retraits de différents comptes peuvent avoir des conséquences fiscales à court et à long terme selon le taux d’imposition actuel et futur d’un investisseur. Par conséquent, comme l’estimation de ces conséquences peut s’avérer complexe, vous devriez consulter un professionnel, en l’occurrence un comptable ou un conseiller financier.

 

Cependant, si votre revenu correspond à la tranche d’imposition la plus élevée et que vous possédez une compagnie ou une société de portefeuille, vous pourriez peut-être appliquer au départ un plan de retrait d’argent selon l’ordre suivant :

 

  • CENE (capital et revenus de placement) et capital de la société pour le paiement de dividendes libres d’impôt
  • Marges de crédit 
  • CELI 
  • Capital de la société pour le paiement de dividendes
  • REER/FERR/fonds de revenu viager restants

Comme vous pouvez le voir, vous aurez peut-être besoin de l’aide de votre comptable ou de votre conseiller en gestion privée de patrimoine pour coordonner les conséquences fiscales liées à ces différents comptes et pour personnaliser l’ordre d’utilisation de ces comptes selon votre situation et vos objectifs. Toutefois, l’adoption de cette approche de planification globale pour vos dépenses peut améliorer votre situation fiscale générale.

 

5. Surveillance de vos flux de revenus et de vos sources de revenus

La plupart des gens établissent un budget pour l’année et n’y retouchent plus. Cependant, l’évolution de leur situation à mesure que l’année s’écoule peut les obliger à apporter de petits changements à leur budget. Concernant la pension de la SV et du RPC et les retraits minimaux d’un FERR, vous savez avec précision quels montants vous recevrez, car ils sont fixés une fois par année. La pension de la SV et du RPC peut faire l’objet de rajustements liés au coût de la vie, qui restent néanmoins mineurs.

 

Pour les autres revenus, tels les revenus de placement générés par les CENE et tout autre revenu qui vous revient, la mise à jour de vos estimations au cours de l’année et tout rajustement effectué peuvent se révéler des opérations de planification fiscale profitables.

 

6. Répétition du processus

Si vous prenez les mesures décrites ci-dessus tout au long de votre retraite, vous aurez non seulement la situation en main concernant la provenance et la destination de votre argent, mais aussi une idée réelle de votre santé financière générale. Cela permettra également de réduire tout stress éventuel en cours de route et de rester concentré sur votre plan financier.

 

Nous espérons que cet article a contribué à susciter chez vous une réflexion sur vos dépenses pendant la retraite. La situation de chaque personne est différente, et certaines stratégies s’accompagnent de mises en garde et de calculs complexes. N’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller en gestion privée de patrimoine pour de l’aide et des conseils. Même si personne ne peut prévoir avec certitude ce qu’il adviendra dans le futur, si vous disposez d’un plan financier et d’une feuille de route, vous pourrez gérer les imprévus qui surviennent.

Lloyd Wright, CA, CPA
Lloyd Wright, CA, CPA
Conseiller, Planification de patrimoine,
Mercer

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